Rencontre inattendue! [YuYu]

Emmitouflée dans son manteau elle n’avait pas vraiment fait attention à où elle allait, elle n’avait pas vraiment froid, et pourtant elle sentait un certain froid prendre possession de son être. Elle n’allait pas très bien, et était incapable de penser correctement depuis cette grosse colère qu’avait déclenché Jun… Mais pourquoi devait elle se rendre coupable de sa réaction ? Après tout, tout été de sa faute à lui, toujours à la prendre pour une idiote qui ne savait rien faire de ses dix doigts, elle s’était toujours débrouillée toute seule pour réparer les dégâts qu’elle causait, alors pourquoi ne la laissait il rien faire ? Elle en avait assez de tout son cinéma, et bien qu’elle l’appréciait il était fort à parier que ses agissements feraient en sorte qu’elle ne le supporterait pas beaucoup plus longtemps… Choix difficile n’est ce pas ?!
Elle poussa un soupir au milieu du parc, elle se sentait un peu seule, et aurait certainement eut besoin de sa mère à ce moment là. Mais ce n’était pas possible, celle ci se poserait beaucoup trop de questions au sujet de sa fille si elle appelait, et elle allait peut être si ce n’est assurément fondre en larme à l’autre bout du fil ce qui déchirerait le cœur de sa fille…

« Bon sang…»

Et sur ce elle donna un coup dans un banc qui se trouvait dans le parc. Comme si cela allait changer quoi que ça ?! Absolument rien, pas même un quelconque soulagement, non juste peut être une légère douleur au niveau des orteils de la demoiselle. Mais qu’elle idée avait elle eut en même temps de frapper dans du bois aussi dur avec une simple paire de ballerines toutes fines et toutes simples. Enfin ce n’était pas la première bêtise qu’elle faisait… et puis ce ne serait certainement pas la dernière.
Que pouvait elle faire ?! Elle n’avait pas spécialement envie de rentrer, elle avait fuit sa chambre si tôt pour éviter de la voir lui, c’était idiot non ?! Elle aurait put tout simplement lui dire de partir, de faire autre chose pour la laisser tranquille mais il ne l’aurait certainement pas écouté et surtout, elle ne voulait pas lui parler, ça ne lui semblait pas encore possible.
Dieu que son orgueil blessé était ennuyant ! S’en était désespérant, voilà qu’elle voulait ne pas lui parler ni le voir, mais elle continuait de penser à lui et de le maudire en pensée. C’était épuisant, alors elle s’effondra sur son banc, l’air quelque peu déterré…

« Je te déteste Jun, tu m’entends : je te déteste ! »

Que de mensonges ?! Tout à fait, mais il n’y avait rien a en dire… Et un nouveau soupir suivi d’un léger frisson. La froideur de temps tranchait avec la beauté du paysage recouvert d’une fine pellicule de glace. Il faudrait bien qu’elle rentre un jour non ?! Oui, et mieux valait que ce soit avant de tomber malade, non ?! Elle n’avait pas vraiment envie de se faire soigner par l’espèce d’idiot qui lui servait de majordome… Non c’était hors de question elle préférait mourir d’un rhume plutôt que d’en arriver là. Résignée oui tout à fait, alors elle se redressa du banc sur lequel elle s’était assise il y avait de ça quelques minutes, reprenant sa route, la tête dans les nuages ne faisant pas attention à ce qui se trouvait autour d’elle, certainement pensait elle encore être seule dans le parc de l’Académie…
Mais elle se trompait, et ce fut donc sans vraiment s’y attendre qu’elle heurta quelqu’un, une surprise qui la fit tomber en arrière. Sa chute n’avait pas été violente due certainement plus à la surprise que par le choc, et elle se retrouvait les fesses par terre sur un sol gelé.

« Je suis désolée je ne faisais pas attention. »

Et elle l’était vraiment désolée, pas tant pour avoir bousculée cette personne, mais plus pour elle même. Désolée d’être comme ça juste à cause d’une colère qu’elle trouvait honteuse… Non, c’était peut être même plus que ça… Certainement supportait elle très mal d’en vouloir autant à Jun… Qu’est ce qu’elle pouvait y faire ? Et qu’en savait elle ?!

Le temps se rafraîchissait, fini donc les petites affaires en dentelles, tulles, voile léger et coton ... bonjour les manteaux de peaux diverses, la laine bien chaude et autre genre de poils. Yumi, quelque soit le temps qu'il faisait était toujours élégante ... mais n'aimait pas la fourrure qu'elle jugeait trop épaisse, prenant trop de place. Elle privilégiait les manteaux de laine avec une coupe droite, ses chaussure, des babies pas trop compensées, rondes, très mignonnes encore une fois, Yumi avait su tout doser de manière savante pour être élégante sans trop en faire ... Elle avait demandé à son majordome son avis, ne le voyant pas rougir, se prenant juste une écharpe de soie en pleine tête (encore un matière de bourgeois) d'un majordome qui lui reprochait de chercher à attraper un rhume en sortant le cou à l'air par un temps pareil, avant de se remettre à pester contre la robe de débauchée que lui demandait de coudre sa maîtresse. Yumi l'aurait bien fait elle même, mais ce n'est pas bien vu, parait-il, pour une lady de savoir utiliser ses mains.

*Yusuke, je ne te hais point ...*

Sa mauvaise humeur perpétuelle l'empêchait juste de ne pas craquer. Yumi était amoureuse de son majordome, c'était indéniable, mais elle n'avait pas le droit, l'amour entre un majordome et sa lady était formellement défendu par le règlement de l'académie. C'est dans cet état d'esprit qu'elle sortit de la chambre. Au bout du couloir, Yusuke la héla. Son coeur rata un battement, elle se retourna. Son majordome lui demanda de ne pas prendre froid, parce qu'avec tout ce qu'elle lui donnait en travail il n'aurait pas le temps de la soigner. Elle répondit en découvrant légèrement son cou et tourna les talons, ignorant la porte qui venait de claquer.
Mais finalement, elle resserra son manteau autour d'elle et réajusta son écharpe de soie, que Yusuke avait bien pris soin de parfumer avec son parfum préféré ... bon, ce n'était pas celui-ci, mais un jour qu'elle l'avait entendu dire que c'était ce parfum-là qui lui allait le mieux, elle le portait souvent. Elle s'enfonça dedans en pensant à lui. Ce serait plus simple si elle n'était pas ici ... mais d'un autre côté elle n'aurait pas fait sa connaissance.
Parvenue dans les jardins, elle laissa l'air frais caresser son visage en regardant vers la fenêtre de sa chambre, en l'imaginant derrière, en train de pester contre sa besogne. Elle serra son étole dans ses mains. Le trop plein d'amour qu'elle ressentait pour lui commençait à lui faire du mal, et elle avait de plus en plus de difficultés à cacher ses sentiments.
Regardant toujours vers la haute fenêtre, elle ouvrit ses bras et cria :

- Aishiterruuuuuu Baka !

Cela n'avait servi à rien, l'avait à peine soulagé, l'avait même rendu un peu triste, et détournant les yeux de sa fenêtre, elle percuta quelqu'un.

- Oh ! Mayu-Chan !!!

Elle s'empressa de relever sa camarade.

Elle ne s’était pas vraiment attendue a rencontrer quelqu’un dans le parc de l’académie ce matin là, non elle aurait plutôt pensé que toutes les ladies seraient occupées… enfin à dormir et que leurs majordomes eux seraient occupés à s’affairer pour leurs ladies : Ménage, laver le linge, repasser ce même linge, ranger tout ce qui traine, et préparer le petit déjeuner. Mais elle se trompait à l’évidence sinon elle ne serait jamais tombée nez à nez avec quelqu’un, à moins que ce quelqu’un soit dans le même cas qu’elle : Exilée pour cause d’incompatibilité d’humeur… Enfin si on veut, c’était du vite dit. Frottant son postérieur arrière train qui se trouvait être tombé en premier sur le sol gelé, elle mit un certain temps avant de relever la tête, et ce fut d’ailleurs d’avantage la voix de la demoiselle qui lui vint aux oreilles plutôt que sa vue qui lui annonça qu’il ne s’agissait pas là d’une inconnue. Il aurait d’ailleurs été bien mal venu de la traiter d’inconnue quand on savait que cette personne qui se tenait debout face à elle n’était autre que Yumi, une de ses amies.

« Excuse-moi, je ne suis pas dans mon assiette aujourd’hui ! »

Pas dans son assiette, c’était vraiment à savoir si un jour ou l’autre elle allait finir par la regagner son assiette, et c’était loin d’être dit… Mais bon, elle ne semblait pas vraiment être la seule à devoir la retrouver cette maudite assiette, à croire qu’en ce moment il y avait une pénurie de bonne humeur dans le coin. Non, sérieusement il manquait un petit sourire à tout le monde pour que l’illusion soit parfaite, n’est ce pas ?!
Allez un petit effet, juste un petit sourire afin de chasser tous les gros nuages gris blancs qui couvrent le ciel. Mouais, c’était franchement plus facile à dire qu’à faire, et elle s’imaginait bien avec le même sourire que Nobuko dans Nobuta wo Produce, ça n’était pas très encourageant mine de rien de s’imaginer avec ce genre de chose plaquée sur le visage… Enfin, force d’un effort pas vraiment surhumain, et au final carrément facile, elle offrit un sourire tout ce qu’il y avait d’amicale et chaleureux à son amie. Et ouais, il y avait de quoi dégivrée les par terre de fleurs et en faire sortir des bourgeons… Comment j’exagère, oui mais j’assume !

« Qu’est ce que tu fais dehors aussi tôt ?! »

La question qui tue ?! Elle t’en posait elle des questions ?! Non… Mais que voulez-vous, mademoiselle Mayura était comme ça, et elle aimait sa curiosité, bien que parfois elle semblait quelque peu mal placée. Dire qu’elle-même se serait abstenue de répondre à cette question si on la lui avait posé, oui c’était comme ça et pas autrement, elle n’avait pas besoin de montrer à tout le monde qu’elle n’arrivait pas à ce faire obéir de sa tête de lard de majordome, et qu’elle s’était mise en colère pour un simple caprice… Personne n’avait besoin de savoir ce genre de choses à part elle et lui, c’était de l’ordre du privé…
Enfin, comme si quelque chose pouvait vraiment rester privé dans cette école… Mouais c’était pas demain la veille que cesseraient tous ses commérages et toutes ces rumeurs qui s’avéraient malheureusement souvent vraies, mieux valait en dire le moins possible quand on connaissait la plupart des pestes qui se trouvaient dans cette école : Toutes des petites fifilles à papa qui montraient leur plus beaux attraits en public et qui aux finales n’étaient que de fieffés langues de vipères vulgaires et menteuses. Et dire qu’elle faisait partie de ces filles là, elle n’avait plus qu’à espérer qu’elle ne faisait pas partie des pires…

« Pas obligé de répondre ! Tu veux faire un tour avec moi ?! »

Un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal, cela lui permettrait même de se changer les idées, et qui sait peut être que quand l’heure de rentrer sonnerait, elle serait dans de meilleures dispositions afin de pardonner à Jun… Enfin pour ça il ne fallait pas non plus trop espérer, on parlait tout de même de Mayura et de son sacré caractère de cochon…

Il ne manquait plus que cela et la journée commençait mal. Il n'y avait plus qu'à espérer alors que personne ne l'ai entendue prononcer son cri d'amour et de haine pour son beau majordome. A Saint Lucia, l'amour entre un majordome et sa lady était interdit. Mais Yumi était tombée sous le charme du beau Yusuke, à la fois séduite par le jeune homme en lui-même et par l'interdit peut-être ... seulement, si cela venait à s'apprendre, elle risquait d'avoir des gros ennuis avec la direction de l'académie, c'est pour cela qu'elle s'efforçait de ne pas y penser. En même temps, la mauvaise humeur chronique de Yusuke avait de quoi refroidir, mais cela avait de moins en moins d'effet sur elle ...
Bon, en attendant, sa camarade Mayura était les fesses par terre.

- Itaï Mayu-Chan ... je suis désolée ! J'espère que tu ne t'ais pas fait mal !!!

Elle lui tendit alors sa main et l'aida à se relever en se mordant la lèvre et l'intérieur des joues de gêne. Mayu-Chan relevée (on ne notera pas qu'elle failli perdre l'équilibre à cause de ses talons) cette dernière s'excusa à son tour. Elle lui dit qu'elle n'était pas dans son assiette, Yumi en conclue qu'elle n'avait pas du la voir non plus. Elles étaient donc « coupables » l'une autant que l'autre, et par extension, elles avaient toutes les deux des soucis, finalement, elles s'étaient peut-être trouvées ...
Mayura lui demanda alors ce qu'elle faisait dehors aussi tôt, avant de se raviser, mais cela ne dérangeait pas Yumi de répondre à sa camarade, ce qu'elle fît alors, presque immédiatement.

- Ano ... Je suis partie parce qu'il y a une tempête dans ma chambre.

Elle fît un doux sourire, persuadée que Mayura saurait de quoi elle parlait. Elle non plus, n'avait pas un majordome très facile apparemment, pour le peu que Yumi avait vu. Ils avaient au moins le mérite d'être un peu en phase, elle se souvint à ce sujet du premier jour de la rentrée, au cours duquel Mayura avait osé arriver avec son majordome, cosplayée. Yumi avait trouvé l'initiative amusante et avait d'emblée sympathisé, sous le regard sévère de Yusuke.
Elle décida d'accepter l'invitation de sa camarade.

- Oui, avec plaisir ! Je n'ai rien à faire de particulier ce matin.

« Je n'ai rien à faire » ... Yumi trouvait qu'elle prononçait un petit peu trop cette phrase à son goût depuis qu'elle était entrée à l'académie. Elle qui aimait utiliser ses 10 doigts n'en avait guère le loisirs depuis quelques années désormais.

- Et toi Mayu-Chan, qu'est-ce qui t'arrive ? Tu a l'air contrarié ...

Yumi le voyait bien à l'air renfrogné que la jeune femme affichait, et si jamais celle-ci avait des soucis, elle serait ravie de lui venir en aide.