De la haute gastronomie moi je vous dis! [L'autre blond]

Mesdames et Messieurs, rendez-vous comptes que certainement pour la première fois de sa vie, Hasegawa Tsumemasa ne serait pas en retard… Mais quel dommage que ce formidable événement ne se déroule pas en compagnie de sa maitresse, mais en compagnie d’un autre majordome… Quelle pitié, il n’aurait certainement pas de médaille pour ça, mais il aurait certainement donné beaucoup pour ne pas entendre sa maitresse lui crier dessus toute sorte d’injures tout simplement parce qu’elle était venue le sortir du lit par la peau des fesses avec une heure de retard. Enfin, il restait tout de même content de son exploit, mais ce qui le rendait heureux par-dessus tout c’est qu’il allait pouvoir apprendre à cuisiner à quelqu’un…
On pouvait trouver étrange, de le voir être heureux à l’idée d’enseigner quoi que ce soit à quelqu’un, mais ce qui le rendait content au final ce n’était pas tellement de lui apprendre à cuisiner, c’était surtout le fait qu’on lui demande quelque chose à lui et a personne d’autre. Après tout il n’était pas le seul majordome à savoir cuisiner, la plupart d’ailleurs savait faire des choses très bonnes, et avait même tendance à le faire douter de tout ce qu’il pouvait préparer…
D’ailleurs, il avait même toujours pensé, tout du moins, jusqu’à ce qu’on vienne lui demander son aide que savoir cuisiner était quelque chose d’obligatoire pour un majordome… Mais il fallait bien avouer qu’il s’était complètement trompé sur ce coup là, et il aurait put rester encore indéfiniment dans l’erreur, enfin pas que ça l’aurait vraiment dérangé, mais bon c’était surtout pour le principe !
Quoi qu’il en soit, il était dix-neuf heure cinquante cinq, il n’avait plus que cinq minutes à attendre avant que son élève n’arrive et bien évidemment comme tout excité du bocal qu’il était il ne tenait plus vraiment en place… Que voulez vous, il était tout excité par son nouvel emploi de professeur, et il espérait tout au fond de lui que son élève ne soit pas trop mauvais, bah oui, sinon comment ferait il pour jouer les gouteurs ?! Non mais sérieusement vous ne pensiez tout de même pas que tout ça était totalement désintéressé, il était gentil mais fallait pas pousser son estomac passait avant tout ! La gourmandise, toujours la gourmandise, c’était certainement ça plus que son statu de majordome qui l’avait poussé à apprendre à cuisiner correctement, et puis c’était toujours meilleur de manger ce que l’on préparait soit même ce que l’on souhaitait manger plutôt que de l’acheter déjà tout près, ça manquait toujours un peu de saveur…
Encore un tour de petite aiguille avant que ce ne soit enfin l’heure, et lui se contentait de faire un tour de la pièce en sautillant gaiment un peu partout sans se poser trop de question sur la ponctualité de l’élève dont il n’avait d’ailleurs absolument pas retenu le prénom. Et des questions il ne s’en posait pas sur la ponctualité du bonhomme tout simplement parce qu’il était le seul majordome à toujours être en retard… L’aiguille montra enfin l’heure du rendez-vous et comme par magie, la porte s’ouvrit, émerveillant encore un peu ce petit garçon qu’était encore Tsumemasa. Non mais sérieusement comme est ce qu’il faisait pour arriver à l’heure comme ça là, pile à l’heure là ?! Lui après tout il essayait mais n’y arrivait jamais le temps semblait toujours vouloir faire la course avec lui, et évidemment ce n’était jamais la majordome qui gagnait…

« Welcomeuh !!! »

Ni une ni deux, il ne laissa pas le temps à son élève de respirer qu’il lui sautait déjà au coup, et oui c’était digne de sa philosophie du câlin et du bisou étoilé… De toute façon l’élève n’avait pas le choix, c’était comme ça un point c’est tout XD

Le calme : fait plutôt étrange et rare. Pour moi, cela ne présageait rien de bon. Le temps toute fois s'écoulait sous mon nez, et j'étais là dans l'attente d'un ordre quelconque. C'est peut-être dans ces curieux mais étonnant instants que j'avais le sentiment d'être moindre. C'était pire encore que l'indifférence que Han Ji Sun pouvait bien me porter d'ordinaire. C'était comme dire ? Glauque et à la fois reposant. Car si de coutume j'étais toujours soumis à l'insensibilité de ma maîtresse, mon rôle m'était toute fois amplement rappelé. Je lève difficilement le regard vers l'horloge mural suspendu au dessus de la porte, retenant un soupire de quitter mes lèvres closent. Je m'ennuyais... Surprenant, non ? Si je ne jouais pas mon rôle de parfait pantin, je me serai délecté à afficher le plus beau et le plus somptueux des sourires hypocrites. A la place : mon impassibilité accablante. A vrai dire, j'ignorais totalement où se trouvait Ji Sun en cet instant, mais j'avais bien là un soupçon; soupçon déplaisant d'ailleurs. Il était plus qu'inhabituel que je sois congédié à cette heure. Il était d'autant plus rarissime que je ne sois pas aux côtés de ma princesse. Je ne nierais pas que si la nouvelle m'avait enchanté, désormais m'ennuyait. Je me sentais seul. C'est fou, non ? J'avais même sauté sur l'occasion pour requérir auprès d'un autre de mes semblables des cours particulier dans ce que je me devais, en toute logique, maîtriser et qui, vous vous en doutez bien, me faisait énormément défaut. La cuisine. Si ce mot autrefois illuminait mon visage, aujourd'hui n'est plus que prompte à me faire grise mine. Je suis un dégustateur et non l'un de ces chefs cinq étoiles de ces vieux restaurants de haute gastronomie française. J'aurais donné n'importe quoi pour retourner en arrière, récupérer cette vie si précieuse que ma maîtresse m'avait ôté sans en avoir la moindre conscience. Elle m'avait acheté, tout simplement, et aujourd'hui, elle regrettait son choix. Encore si toute fois elle eut vraiment à faire un choix entre moi et un autre. Le hasard. Cette énorme tombola ou chaque prix diffèrent de nature et d'aspect. Soudain, je percute l'heure. Vingt heures moins dix minutes. L'ennuie touchait à sa fin. Non, faux, il allait seulement prendre une nouvelle forme. C'était bien pour elle, sinon jamais je ne me serait rabaissé a demander aides et conseils à un autre. A vrai dire, depuis mon arrivée au sein de l'académie de St Lucia, il m'avait fallut abandonné beaucoup de chose, en l'occurrence, mon impitoyable fierté. Il fallait se qu'il fallait et ici, elle n'avait plus sa place. L'unique personne qui pouvait encore la revendiquer à présent, c'était Ji Sun. Et si au départ je la maudissait, j'ai appris à la respecter au fils des semaines. Fameux phénomène, mais très certainement pas la pire. Lorsque je me promène à ses côtés dans les couloirs et que mes oreilles, mes yeux ont le malheureux de chercher la comparaison, je pense qu'elle est la pantoufle de verre qui scié le plus à mon pied. Loin de moi de me croire dans un conte de fée et encore moins pour une de ces princesses dont le sort et le destin ont méprisés. Quoi que, avouons-le tout de suite, nous avons quelque points communs... Cette pensée m'exaspéra au plus haut point. Je retins une nouvelle fois un soupire de franchir leur barrage de chair et me leva. Je pris simplement le temps de soigner mon costume, frottant l'usure et les plis d'ennuis qui s'étaient permis une œuvre improvisée sur sa noirceur immaculée et je quitte la pièce, me dirigeant d'un pas las vers les cuisines : mon point de rendez vous avec mon enseignant improvisé. Il ne me fallait pas huit minutes pour les rejoindre depuis le dortoir des Luna's, c'est donc avec calme et classe que je pris sa direction. Les couloirs en cette heure étaient bondés de monde. La plus part ne faisait que passer. Les uns se rendaient à leur dortoir respectifs, d'autres préféraient l'air frais. J'étais droit autant que l'était mon regard. Je fixais ma trajectoire sans porter la moindre attention aux mouvement autour de moi. Seules mes oreilles étaient attentives aux sons, ceux de la voix de ma maîtresse par exemple. Quelques minutes à peine, et j'étais déjà aux doubles portes de la cuisine. Ma montre m'affichait l'heure fatidique moins deux minutes. J'étais hésitant, mais trop pointilleux, j'eus préféré attendre avant de faire mon entrée. Lorsqu'elle m'indiqua les vingt heures tapantes, je fis mon apparition dans la pièce. Je dois admettre que la situation me laissa quelque peu au dépourvu. Moi qui m'attendais à la froideur d'un cours notoire, je me retrouvais déjà dans une embrassade peut-être malvenue. Sans sourciller, je me défis de son étreinte, m'avançant de quelque pas dans la pièce.

- Merci d'avoir accepté au fait. Ah puis, si tu pouvais ne plus me sauter dessus sans prévenir, ça serait encore mieux.

Je devais lui paraitre froid, et c'est un peu se que j'étais actuellement. Je ne voulais aucune méprise, ou plutôt, je voulais jouer un rôle. Celui que désirait ma maîtresse.

Ce qu’il y avait de bien avec les majordomes, tout du moins avec la plupart des majordomes, c’est qu’ils étaient toujours à l’heure, qu’il n’y avait jamais vraiment de suspense, cela rendant les choses un peu dommages mais en même temps tout devenait d’un coup très facile à planifier…. Enfin tout devenait simple à planifier quand on se décidait à planifier les choses, et on ne pouvait pas dire que Tsumemasa Hasegawa majordome de seconde zone était du genre doué pour faire ce genre de chose.
D’ailleurs, à ce moment là il s’efforçait de montrer ce pour quoi il était doué : faire des câlins et des bisous aux autres, ou autrement dit véhiculer une sorte d’amour universel que peu de monde souhaitait accepter. Et la preuve en était que son nouvel élève était déjà en train de lui demander d’arrêter de lui sauter dessus, mais bon qu’elle était donc l’importance de ses mots à lui ?! Ne savait il donc pas que Tsumemasa n’était pas du genre à écouter les gens surtout quand il s’agissait de la doctrine du câlin et du bisou étoilé ?! Non mais sérieusement, quelle naïveté !
Enfin, là n’était pas le sujet de cette rencontre, et ce fut donc en soupirant que Tsumemasa se décrocha du coup de l’apprenti cuisinier. Il restait encore un mystère que le petit blondinet ne s’était pas du tout donné la peine d’élucider, et celui ci n’était pas des moindres : Qu’allaient ils bien pouvoir préparé ! Allons allons, bien sûr il lui trottait quelques idées dans la caboche, mais rien de bien intéressant, et puis au final ce n’était pas vraiment à lui de choisir ce qu’ils devraient faire. Drôle de point de vu n’est ce pas ?! Surtout quand on sait que bon nombre de professeur ont cette tendance à tout imposer sans se poser de question, hors Tsumemasa n’était pas de ceux là et se disait tout simplement que son élève avec envie de faire plaisir à sa maitresse en lui préparant un bon petit plat… Mais cela impliquait un minimum de connaissance sur la demoiselle qu’il servait, et Masa-chan n’arrivait même pas à retenir le prénom de l’autre blond …

« Ne perdons pas plus de temps alors ! »

Et du temps il n’en perdit pas plus, ouvrant la porte d’un placard pou en sortir deux tabliers. C’était là l’outil indispensable pour les petits cochons qui s’adonnaient à la cuisine, car oui, Tsumemasa, bien que bon cuisinier, ne pouvait préparer quoi que ce soit sans se salir, ou alors sans en mettre partout… Peut être bien que son élève ne serait pas comme lui, mais mieux valait prévenir que guérir, et il n’avait pas tellement envie de se voir accusé de la destruction de la tenue de travail du nouvel arrivant.
Tablier enfilé, et ficelles nouées, il était fin près et sans attendre que l’élève ne soit véritablement près il se tournait une nouvelle fois vers lui, les yeux tout brillant.

« Sucré ? Salé ? Gâteau ? Biscuits ? Plats ? Qu’est ce que tu veux que je t’apprenne à faire ?! Une idée précise ?! Ou pas du tout ?! D’ailleurs avant qu’on ne commence tu sais faire quelque trucs quand même ?! Deux trois petits trucs … »

Voilà qu’il était parti dans un flot de paroles qui gardaient tout de même un sens et une certaine logique ! Il se laissait juste encore une fois emporté par son dynamisme, celui là même qui le rendait si difficile à suivre pour certain.
Se rendant compte de ce qu’il était en train de faire, il se plaqua avec une rapidement et dans un claquement tout de même assez sonore une main sur la bouche pour que cesse le flux incessant. Il était dès lors indéniable, qu’une fois qu’il relâcherait sa bouche apparaitrait une énorme marque rouge, preuve qu’il s’était bel et bien mit une claque tout seul…
Et la marqué était bel et bien là, même si lui ne s’en rendait absolument pas compte et que cela lui passait bel et bien par-dessus la tête.

« Désolé… On fait quoi, alors ?! »

» Moi je sais pas vous... Mais un petit peu de flood ça me fait du bien!